Relire Gary Snyder avec Kenneth White

Cette semaine a été occupée par une session de travail intense et régulière pour (presque) boucler un gros projet. Je l’ai ponctuée de la lecture de la biographie poétique de Gary Snyder par Kenneth White, parue chez Wildproject.

J’y ai retrouvé avec plaisir ce qui m’avait frappé en premier lieu chez Snyder, ce projet à la fois simple et ambitieux d’articuler les trois puissants champs de force qui l’animent: une éthique du faire mêlée de mystique du quotidien, une anthropologie historique des sociétés holistiques, et une aspiration forte à la justice sociale.

Au fil des ans, il me semble que l’apport le plus durable de ma lecture de Kerouac - qui avait beaucoup marqué l’adolescent de campagne que j’étais - c’est la découverte de Snyder et de son oeuvre. J’y reviens sans cesse, elle m’a bien plus forgé que je ne l’aurais pensé. L’entêtement à raconter ce que nous devons au milieu et ce qui fait notre humanité, à décrire le fil ténu mais réel qui relie discipline et spontanéité, voilà deux des facteurs qui me semblent avoir permis l’éclosion de l’oeuvre de Gary Snyder. Il y en a sans doute d’autres et j’ai encore beaucoup à lire. Cette courte biographie poétique a certainement rafraîchi mon intérêt. 

C’était aussi une invitation à enfin lire Kenneth White - il est dans la pile-à-lire depuis bien trop longtemps (Tsundoku, mon amour).

Jérémy Garniaux
Jérémy Garniaux
Cartographe & développeur